Maladie à virus Marburg

La maladie à virus Marburg est une maladie grave, souvent mortelle, causée par le virus Marburg. Chez l’être humain, le virus provoque une grave fièvre hémorragique virale qui s’accompagne de céphalées, de douleurs dorsales, de douleurs musculaires, de douleurs abdominales, de vomissements, d’un état de confusion, d’une diarrhée et de saignements aux stades très avancés.

La maladie à virus Marburg a été identifiée pour la première fois à Marbourg, en Allemagne, en 1967. Depuis lors, un nombre limité de flambées ont été signalées en Afrique du Sud, en Angola, au Kenya, en Ouganda, en République démocratique du Congo et au Rwanda.

Des flambées de maladie à virus Marburg ont été observées récemment, notamment une en Guinée équatoriale et une autre en Tanzanie en 2023. Le Rwanda a signalé sa première flambée en 2024, tandis que la Tanzanie en a déclaré une nouvelle en janvier 2025.

Bien que rare, la maladie à virus Marburg reste une grave menace pour la santé publique car elle est associée à un taux de mortalité élevé et il n’existe ni traitement antiviral ni vaccin efficace. Plusieurs vaccins et traitements médicamenteux sont en cours d’élaboration. En attendant, une prise en charge précoce avec réhydratation et traitement symptomatique améliore les chances de survie.

L’infection par le virus Marburg survient en cas de contact étroit avec des roussettes, un type de chauve-souris frugivore, qui peuvent être porteuses du virus Marburg, et qu’on trouve souvent dans des mines ou des grottes.   La transmission interhumaine se fait principalement par contact avec les liquides corporels. Le virus peut se transmettre par contact direct avec les liquides corporels (sang, fèces, vomissures, salive, urine, sueur, lait maternel, sperme, liquides de grossesse) des personnes infectées ou décédées de la maladie, ou par contact avec des surfaces ou des objets contaminés par ces liquides corporels. La maladie ne se transmet pas par voie aérienne.

Le virus est souvent transmis à un membre de la famille ou à un agent de santé local qui a soigné une personne malade ou décédée de la maladie et qui ne portait pas d’équipement de protection approprié. 

Les personnes infectées restent contagieuses tant que le virus est présent dans le sang. Cela signifie que les patients doivent poursuivre le traitement dans un établissement de santé spécialisé et attendre le résultat des examens de laboratoire pour savoir quand ils peuvent rentrer chez eux en toute sécurité.  

Premiers symptômes

Aux premiers stades, la maladie à virus Marburg se manifeste par une forte fièvre, des frissons, de fortes céphalées et une fatigue intense, qui apparaissent rapidement après l’infection. La maladie peut également ressentir des douleurs musculaires ou autres.

Ensuite, d’autres symptômes plus graves apparaissent progressivement : nausées, vomissements, douleurs gastriques et/ou thoraciques, éruptions cutanées et diarrhée, qui peuvent durer environ une semaine. 

Symptômes tardifs

Aux stades tardifs de la maladie, des saignements peuvent survenir au niveau des gencives, du nez et de l’anus. Les patients présentent parfois un état de choc, un état confusionnel et une défaillance viscérale.

Les symptômes de maladie à virus Margurg le plus souvent signalés sont les suivants :

• fièvre
• dorsalgie
• myalgie
• douleurs gastriques
• perte d’appétit
• vomissements
• léthargie
• éruption cutanée
• déglutition difficile
• céphalées
• diarrhée
• hoquet
• dyspnée
  

Le délai entre l’infection et l’apparition des symptômes va de 2 à 21 jours. Certains patients présentent des saignements entre le cinquième et le septième jour et, dans les cas mortels, on assiste en général à des hémorragies sous une forme ou une autre, avec le plus souvent de multiples localisations. La présence de sang dans les vomissures ou les selles s’accompagne souvent de saignements du nez, des gencives et du vagin.

Le décès, qui peut survenir rapidement, est généralement dû à un état septique viral, à une insuffisance multiviscérale et à une hémorragie.

La maladie à virus Marburg et la maladie à virus Ebola sont des maladies rares similaires mais elles sont dues à des virus différents. Le virus Marburg et le virus Ebola appartiennent tous deux à la famille des filovirus et peuvent provoquer des flambées épidémiques responsables d’un taux de létalité élevé.  

En savoir plus sur la maladie à virus Ebola : Maladie à virus Ebola

Il peut être difficile de faire la distinction entre la maladie à virus Marburg et d’autres maladies infectieuses telles que la maladie à virus Ebola, le paludisme, la fièvre typhoïde et la dengue en raison de la similitude de nombreux symptômes. Seule une analyse de sang, de tissus ou d’autres liquides en laboratoire permet de confirmer la maladie.

Si vous présentez ou un de vos proches présente des symptômes évocateurs de la maladie à virus Marburg, contactez un soignant local pour obtenir des conseils actualisés et précis.

Si vous recevez, ou un de vos proches reçoit, un résultat positif au test de dépistage de la maladie à virus Marburg, il est essentiel de se faire soigner rapidement dans un centre de traitement spécialisé car cela peut améliorer les chances de survie.

Il n’existe pas de traitement spécifique de la maladie à virus Marburg. Cependant, afin de maximiser les chances de guérison et pour la sécurité d’autrui, tous les patients devraient être soignés dans un centre de traitement spécialisé et y rester jusqu’à ce que le personnel les autorise à partir. Le traitement à domicile est déconseillé.

Si vous recevez ou l’un de vos proches reçoit un résultat négatif au test de dépistage de la maladie à virus Marbourg, mais s’il y a toujours des symptômes, restez vigilant jusqu’à ce que les symptômes aient disparu et jusqu’à ce que la personne qui vous soigne confirme la guérison.

Suivez les conseils des personnes qui vous soignent, car d’autres analyses de laboratoire peuvent s’avérer nécessaires si vous présentez toujours des symptômes malgré un test de dépistage négatif.

La meilleure façon de prévenir la maladie à virus Marburg est d’éviter tout contact avec des personnes ou des animaux infectés, d’appliquer des règles d’hygiène et de suivre les autres mesures préventives recommandées par les pouvoirs publics locaux ou les autorités sanitaires.

Si vous habitez ou voyagez dans une région où la maladie à virus Marburg a été signalée, appliquez toutes les mesures préventives recommandées au niveau local même si vous ne présentez pas de symptômes et si vous n’êtes pas cas contact, par exemple :

• se faire soigner en cas de symptômes de maladie à virus Marburg ;
• se laver les mains régulièrement au savon ou avec une solution hydroalcoolique ;
• éviter tout contact avec les liquides corporels de personnes présentant des symptômes de maladie à virus Marburg et le corps d’une personne décédée qui présentait des symptômes de la maladie ;
• s’arrêter aux points de contrôle officiels et respecter toutes les mesures préventives instaurées ;
• accepter le contrôle de la température corporelle ; et

• remplir les formulaires de déclaration de santé lorsqu’ils sont disponibles aux points d’entrée publics (par exemple, hôpitaux, marchés, églises, installations sportives, bureaux publics, banques, aéroports, ports maritimes et frontières terrestres).

Si vous avez été en contact avec une personne atteinte de la maladie à virus Marburg ou si vous présentez des symptômes évocateurs, il se pourrait que vous ayez contracté la maladie, surtout :

• si vous avez été en contact étroit avec un patient atteint (vivant ou décédé), par exemple si vous vivez sous le même toit ou dans la même pièce ;
• si vous avez été admis dans un établissement de santé où se trouvait un patient atteint ; et/ou
• si vous avez partagé des objets ou touché des surfaces susceptibles d’avoir été contaminées par les liquides corporels d’un patient atteint de la maladie.

Une fois que vous avez été identifié comme contact d’une personne présentant des symptômes de la maladie à virus Marburg, vous serez surveillé (en tant que contact) par les autorités sanitaires pendant 21 jours à compter de l’exposition. Les autorités sanitaires viendront vous rendre visite deux fois par jour pour vérifier votre état de santé.

Si vous avez été identifié comme contact, vous devez :

• accepter la visite de représentants des autorités sanitaires deux fois par jour pour contrôler votre état de santé ;
• fournir des informations exactes, en répondant à toutes les questions aussi précisément que possible ;
• éviter de voyager à moins que votre voyage n’ait été approuvé par les autorités sanitaires locales ; et
• signaler immédiatement tout symptôme aux autorités sanitaires locales.

Si vous ne présentez aucun symptôme 21 jours après l’exposition, votre état de santé ne sera plus contrôlé.

Si des symptômes apparaissent pendant la période de surveillance par les autorités sanitaires, on vous conseillera de passer un test de laboratoire. Les résultats des tests permettront au professionnel de santé de déterminer si vous devez être immédiatement admis dans un centre de traitement ou non.

Les corps des défunts décédés de la maladie à virus Marburg ne doivent être manipulés que par des personnes portant un équipement de protection individuelle approprié et doivent être immédiatement inhumés. Il ne faut jamais laver, embrasser ou toucher le corps d’une personne dont on sait ou on soupçonne qu’elle est décédée de la maladie à virus Marburg.

Si vous assistez aux obsèques, il est essentiel de vous laver les mains à l’eau et au savon :

• avant et après l’inhumation ; et
• avant et après avoir mangé et après avoir touché des surfaces à proximité du lieu de l’inhumation.

Il est possible d’utiliser une solution hydroalcoolique si les mains ne sont pas visiblement souillées (par exemple, s’il n’y a pas de sang ou d’autre liquide corporel visible sur les mains).

Toute personne qui présentait des symptômes de maladie à virus Marbourg avant de mourir doit être signalée aux autorités sanitaires locales afin de déterminer si des précautions doivent être prises pour une inhumation sans risque et dans la dignité.

Les autorités sanitaires locales devraient donner des conseils sur la façon de faire son deuil sans risque et dans la dignité.

Il n’existe actuellement aucun traitement de la maladie à virus Marburg. Il est donc important que les personnes présentant des symptômes évocateurs se fassent soigner rapidement. Les soins de soutien, y compris l’hydratation, la prise en charge de la douleur et le traitement des symptômes lorsqu’ils surviennent dans le cadre de soins dispensés par des professionnels, demeurent les moyens les plus sûrs et les plus efficaces de prendre en charge la maladie à virus Marburg. Le traitement d’une co-infection, par exemple du paludisme, est également crucial pour les soins de soutien contre la maladie à virus Marburg. 

L’OMS considère que certains traitements candidats doivent être évalués en priorité dans le cadre d’essais cliniques randomisés.

Les autorités de santé publique, en collaboration avec les partenaires du secteur public, veillent à ce que les centres de traitement soient sûrs, dotés de matériel approprié et gérés par des professionnels qualifiés et formés capables de prodiguer des soins sûrs et adéquats à tous les patients, dans le respect de leur dignité et de leur humanité.

Si vous vous rendez à l’hôpital ou dans un centre de traitement, les professionnels de santé et le personnel de soutien vous apporteront tout ce qui est nécessaire à votre guérison : chambre, toilettes, eau potable, médicaments, nourriture et une aide pour savoir comment rester en contact avec vos proches. En vous faisant soigner, vous augmentez vos chances de survie et vous limitez la transmission de la maladie à vos proches.

Prévention et contrôle de l’infection pour les soins aux cas suspects ou confirmés de fièvre hémorragique à filovirus dans les établissements de santé, avec un accent particulier sur le virus Ebola (‎guide provisoire)‎

Il faut accueillir à nouveau dans la communauté les personnes qui guérissent de la maladie à virus Marburg.

Pour rester en bonne santé et être en sécurité :

• elles auront besoin d’examens médicaux réguliers et de soins pour traiter d’éventuels effets indésirables restants tels que des problèmes oculaires et des douleurs musculaires ;
• elles auront besoin d’être aimées, de participer et d’être réintégrées pour ne pas se sentir exclues de la communauté.   

Il est conseillé aux hommes qui guérissent de la maladie à virus Marburg d’avoir des pratiques sexuelles sans risque, y compris de porter régulièrement un préservatif, jusqu’à ce que le sperme ait été testé deux fois négatif pour la maladie à virus Marburg.  

Il est déconseillé aux femmes atteintes de la maladie à virus Marburg d’allaiter, et les autorités sanitaires les aideront à trouver un lait de substitution adéquat.

Une fois guéries, elles devront passer des tests pour savoir quand elles pourront reprendre l’allaitement en toute sécurité. Les femmes enceintes atteintes de maladie à virus Marbourg et qui ont guéri alors que leur fœtus est viable doivent demander et accepter des soins de soutien spécialisés jusqu’à l’accouchement.

Aucun vaccin contre la maladie à virus Marburg n’a été homologué. Cependant, certains vaccins candidats sont en cours de mise au point.

L’Organisation mondiale de la Santé considère qu’il est urgent de mettre au point un vaccin contre cette maladie.

Pendant les flambées de maladie à virus Marburg, tous les produits d’origine animale (sang et viande) doivent être gérés en toute sécurité, nettoyés et cuits avant d’être consommés. Il est important de bien se laver les mains avant et après avoir touché des animaux et des produits d’origine animale.

Il faut porter des gants et des dispositifs de protection appropriés (y compris un masque) pour effectuer des activités de terrain, mener des recherches ou effectuer une visite touristique des mines, des forêts ou des grottes dans lesquelles vivent des chauves-souris frugivores.